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CHAPITRE IX


Titre I


BORDEAUX


Le verdict de culpabilité avait été rendu par la Cour contre Rogers. Tous les assistants, à l’exception de la « clique » fomentant la haine et la vengeance contre lui, laissaient échapper un soupir de sympathies. On ne pouvait croire à sa mauvaise foi ! Il était accusé d’avoir trompé son contractant.

Il fut conduit, tout comme les autres prisonniers, les menottes aux mains, de la cellule commune, au char de la prison, jusqu’à Ahuntsic, et de là, embarqué comme les vils criminels, dans une voiture traînée par deux chevaux, dans laquelle étaient entassés comme des sardines, dans les ténèbres ; voyous, cambrioleurs, ivrognes et voleurs de grand chemin.

Rogers subit tous ces tourments, sans se plaindre !

Arrivé à Bordeaux, il fut fouillé, on lui enleva tous ses articles, couteau de poche, crayons, etc., etc. ; on lui remit dans un bol de fer-blanc, un petit pain sec.

L’ex-champion, M. Horace Barré, le rival de Louis Cyr, conduisait la voiture ; de sa figure douce et sympathique, jaillirent des sourires qui portèrent de l’encouragement dans le cœur de Rogers qui le connaissait bien.

On le conduisit (il était alors, sept heures environ du soir) dans sa cellule : appartement au plancher en ciment, à la fenêtre grillée et sous clef, aux vitres peintes ; un lit de fer sur lequel était une paillasse remplie de paille, avec un oreiller sali et une couverte servant pour la moitié, de drap, et pour l’autre moitié, de couverture, un cabinet de toilette et de l’eau coulante à volonté, à droite, à l’opposé du lit, une petite table fixée au