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amour vainqueur

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La beauté qui te suit depuis ton premier âge,
Au déclin de tes yeux ne veut pas te laisser ;
Et le temps, orgueilleux d’avoir fait ton visage,
En conserve l’éclat, et craint de l’effacer.

Regarde sans frayeur la fin de toutes choses,
Consulte ton miroir avec des yeux contents.
On ne voit point tomber, ni tes lis, ni tes roses,
Et l’hiver de ta vie est à ton second printemps,

Pour moi, je cède aux ans, et ma tête chenue
M’apprend qu’il faut quitter les hommes et le jour ;
Mon sang se refroidit ; ma force diminue ;
Et je serais sans feu, si j’étais sans amour.

(François maynard)


Rogers poursuivait ses opérations financières, en luttant avec énergie ; il conservait pour sa belle adorée, toute la confiance et l’amitié qu’il lui avait jusqu’alors accordées ; mais Ninie, quoique jeune encore, se sentait le besoin de prendre un repos, après de longs mois de travail opiniâtre et ardu.

Les vacances de l’été font se déplacer, souvent même des gens qui n’ont jamais quitté leurs foyers ; les vacances de l’été font se séparer les jeunes élèves de collège, qui entraînés en des endroits bien différents, se voient obligés de recourir à la correspondance, pour pouvoir entretenir les relations amicales qui les liaient, alors qu’ils étaient en contact journalier, sous le même toit, de l’Alma Mater ; les vacances de l’été font aussi que les amis de cœur, se voient forcés, de se retirer, de se séparer, pour jouir du repos bien mérité et vivifier les forces dont ils ont besoin pour entreprendre le travail d’une nouvelle année qui s’ouvre devant eux.

Ninie décida de prendre une vacance et en fit part à son ami Rogers qui quoiqu’admettant qu’elle en avait besoin, pour refaire sa santé, éprouva un cruel chagrin, de cette séparation momentanée.

Ninie, mon amie, lui dit-il, je ne puis pas t’accompagner ; les affaires que j’ai entreprises sont si importantes que je ne saurais me résoudre à te faire le plaisir d’accepter ton invitation.