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amour vainqueur

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Elle avait éprouvé une joie indicible en revoyant tous ces lieux, s’étaient passés les plus beaux jours de sa jeunesse et ceux de son enfance ; il lui semblait, que la rusticité de la campagne de Guigues, était toute disparue ; que la ville de Haileybury avait prospéré et déjà elle retournait à son emploi, à Montréal, tout-à-fait décidée de renoncer au genre de vie bruyant et riche que lui offrait alors Harry.

Elle s’était sentie, si heureuse de revoir sa famille, qu’elle avait pleuré de joie pendant de longues heures. À Montréal, toutes les affaires étaient à la hausse, surtout dans l’immeuble ; tout le monde anxieux de s’enrichir dans un court délai, désireux de vivre sans travailler, se jetait dans la ligne de l’immeuble ; les propriétés prenaient des prix exorbitants ; les transactions se faisaient très nombreuses, aussi son patron avait beaucoup d’ouvrage et pouvait payer de bons salaires et de fortes commissions à ceux et à celles de ses employés qui réussissaient.

La jeune Ninie travailla avec beaucoup d’ardeur et de courage pendant plusieurs mois ; ses succès étaient au-delà de toutes espérances ; elle ne s’occupait plus d’amour, question que de nouveau, elle avait remise à plus tard ! Toutes ses pensées s’étaient encore une fois, retournées vers le but de s’amasser de l’argent ; de temps en temps, elle rêva pour un avenir plus éloigné de se fonder un « Home » ! Mais elle avait repoussé toutes demandes de fréquentations d’amis, et c’est à peine qu’elle s’était réservé quelques amis avec qui, elle correspondait plutôt pour se créer des distractions que pour lier des amours !

C’était le mois de septembre, un dimanche.

Toutes les brumes du matin étaient disparues ; le Mont Royal était bleu et tout étincelant du reflet des rayons d’un soleil ardent, le ciel était sans nuages ; il faisait une chaleur torride ; tout le monde de la ville de Montréal cherchait, les uns, à s’éloigner, dans les campagnes, les autres, ceux qui n’avaient pas beaucoup d’argent ou ceux qui ne pouvaient s’absenter pour toute la journée, se dispersaient dans des excursions soit au bout de l’Île, soit dans les villages de Valois ou de Vaudreuil ou, dans les environs de Montréal ; un grand nombre se retiraient dans la montagne pour jouir du repos et de la fraîcheur ; les