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amour vainqueur

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Mais, je n’ai pu faire autrement !

Ma mère qui m’a accompagnée à Montréal, au retour de congé de deux jours que j’ai pris au milieu de ma famille, a bien eu soin de moi ; mais dois-je vous le dire ? Après que ma mère eut été au courant de tous les sentiments de mon cœur, de tout ce qui s’est passé entre nous, et de l’état précaire de ma santé, elle ne voulut point entendre parler de notre union, de notre mariage !

Je regrette d’être obligée de vous faire part, de la situation dans laquelle je me trouve, mais j’espère que vous, comme vous me l’avez promis, prendrez les choses en homme, espérant que si notre destinée est de nous voir réunis, elle s’accomplira, car je vous promets que de mon côté, je n’y mettrai aucun obstacle. Veuillez, cher ami, compter sur ma profonde gratitude, et croire que votre Amie Ninie aura toujours pour son bon Harry, dans le cœur, les meilleurs souhaits pour son bonheur, et sur les lèvres, de doux baisers pour égayer sa figure intelligente.

D’une Amie affectueuse
NINIE


Harry fut comme foudroyé de cette nouvelle qui lui signifiait l’impossibilité de l’exécution de ses rêves, de ses projets d’avenir.

Il en conçut une peine mortelle ; mais, en face d’une déclaration si nette, si longuement réfléchie et mûrie de la part de Ninie, Harry éprouva pour elle, une haine qu’il dissimula autant que possible, mais qu’il nourrit dans son cœur.

Miss Anita Baker, qui n’avait eu aucune réponse aux lettres qu’elle avait adressées à Harry, résolut un jour, d’aller rendre visite à sa vieille mère, alors qu’elle avait appris qu’il était absent pour un voyage d’une couple de jours ; elle apprit de Mde Mitchell que ses amours avec la jeune Canadienne, avaient été de peu de durée, qu’il parlait de reprendre ses fréquentations auprès d’elle, qu’il lui avait exprimé tout le regret d’avoir changé ses amours ; la mère de Harry qui comprenait qu’il ne pouvait vivre heureux, en demeurant sans dis-