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amour vainqueur

même pas. Mais si vous lui déclarez, que votre amour pour moi est toujours le même, fort, puissant, persévérant et que vous partez pour obtenir le consentement de vos parents, à notre union vous lui ferez une grande consolation et lui apporterez la confirmation de tous les rêves qu’elle a faits pour mon bonheur.

Harry, dit Ninie, n’allez pas trop loin ; je connais madame votre mère ; je connais mon devoir ! et je saurai l’accomplir à ma satisfaction, avant de quitter New York !

Le lendemain, Ninie se préparait à quitter New York ; elle avait passé la nuit à s’entretenir après le départ de Harry, avec sa tante qui lui reprochait de manquer son avenir, et de croire un peu trop à l’importance de son amour.

Cet homme n’a pas de défauts, lui disait sa tante, il a ses manières, à lui ; tu ne dois pas avoir la prétention de prendre mari, pour en faire ton valet ! Ah ! l’avenir te dira que le galant que tu croiras prendre, épouser, sera un bourreau dans ta maison. Ninie était satisfaite tout de même, de sa veillée avec Harry. Elle lui avait promis de venir ou de lui envoyer de ses nouvelles et il lui avait promis de se rendre à Montréal ou à Guigues pour lui rendre visite.

Ninie se rendit vers les deux heures de l’après-midi, chez la mère de son ami ; elle y fut reçue très cordialement, comme d’habitude.

Après quelques paroles échangées, Mde Mitchell qui parut un peu, au courant de la situation, pressant sur son cœur, cette jeune fille qui venait la saluer, avant son départ et la remercier de tous les égards, de toutes les politesses qu’elle avait eus pour elle, lui dit : Mais, j’espère que vous nous reviendrez ! et désignant le grand fauteuil qui se trouvait au milieu du boudoir, que Ninie occupait habituellement dans ses visites, lui dit : Votre fauteuil vous attendra ? mademoiselle ! Ninie, toute émue, à la vue de cette vieille mère, si bonne et si affectueuse lui répondit : Je reviendrai certainement, madame, reprendre mes appartements à l’Hôtel Savoie, où je me plais, et où nous sommes si bien ; je reviendrai certainement madame, causer avec vous, si mes bons parents que je vais consulter m’en donnent la permission ; car mon cœur d’abord un peu refroidi, proba-