Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
amour vainqueur

 Les corrections sont expliquées en page de discussion

hasard m’a favorisé de faire de votre personne ; je vous ai aimé, quoiqu’ayant toujours conservé en mon cœur, le désir de vous connaître davantage ; ce désir s’est accentué depuis surtout que j’ai appris que vous n’aviez pas renoncé à l’amour que vous portiez, à Miss Anita Baker ; je veux vous connaître davantage ; nous ne vivons qu’une vie ; le mariage heureux fait le bonheur des époux ! Je veux non seulement être aimée, mais je veux aimer, et je ne me sentirais pas capable d’aimer un homme au cœur si large qu’il peut abriter deux amours !

Le mariage heureux fait le bonheur des époux, non-seulement en ce monde, mais aussi pour ceux qui comme nous, croient à l’Éternel, le bonheur dans l’autre monde !

Je voudrais vous aimer autant que mon cœur est capable d’aimer ; mais j’en suis empêché par ma rivale ; laissons faire ; le temps me persuadera si je dois vous aimer encore. Peut-être vous déciderez-vous à quitter ma rivale ?

Si je réfléchis, Harry, ce n’est pas parce que je ne saurais vous aimer ; je serais capable de vous aimer si je vous savais digne de mon amour ; je ne suis pas seule, comme je vous ai dit, dans ma décision ; votre amour n’est pas resté sans écho, dans mon cœur vous le savez.

Oui, dit Harry, je le sais, je l’ai cru du moins que vous m’aimiez ! mais de grâce, ne me parlez plus de Miss Baker ! Si je dois pour vous faire plaisir et conserver votre amour, renoncer aux relations que ma parenté avec la famille Baker m’impose par devoir, je le ferai ! Si pour rétablir la paix dans votre âme, je dois ne plus fréquenter ni comme cousin, ni comme ami, Miss Baker, je le ferai ; car l’amour que je ressens pour vous, est au-dessus de tous les sacrifices que vous pourriez exiger de moi.

Ninie, satisfaite de cette déclaration, en apparence, feignit de recouvrer le calme et l’assurance qu’elle avait jadis, quand elle sortait au bras de Harry ; et de fait, intérieurement, elle sentit naître en son cœur, une flamme d’amour plus vivace que jamais, Harry lui apparut alors plus affectueux ! si je l’avais connu, ainsi ? Après tout, c’est un bon garçon, se disait-elle ! il m’aime et je serais bien, avec lui !