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préface

Je ne pouvais me faire à l’idée de ne plus te revoir ; je ne pouvais me résigner à croire que tant de bonté, de douceur, d’esprit de travail et d’honnêteté put être si cruellement éprouvé ! Que de souffrances j’ai endurées, que de tourments ont envahi mon âme ! et alors, avec Louis Lecardonel, je pouvais dire : ………


....................
L’Universel ennui creuse son ride en moi,
L’espoir sans s’arrêter, passe devant ma porte ;

Le jour, quand il renaît, m’inspire de l’effroi ;
La nuit roule sur moi, pleine d’horreur, glacée,
Je marche comme en rêve et sans savoir pourquoi.

Ah ! qui l’emportera dans le Ciel, ma pensée ?
Qui fera s’égayer au doux soleil, mon front ?
Qui la délivrera, ma poitrine oppressée ?

Enguirlandés de fleurs, les printemps passeront,
Puis, les étés ardents, puis les automnes graves.
Mais sans charmer mon âme, ils se succèderont :
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....................
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Mon Dieu ! Venez remplir ce néant désolé !


Ce petit volume que je te dédie, mon affectionné, te dira, par ce que tu pourras lire et sur les lignes et entre les lignes, tout ce que j’ai souffert pour toi, et avec quel esprit j’ai souffert, et tout ce que j’étais disposée à souffrir pour toi !

Que ce soit là mon affectionné la preuve la plus tangible, la plus sincère de l’amour que je t’ai porté.

L’amour et l’esprit de reconnaissance ont été le mobile de toutes mes démarches de toutes mes exécutions de tes désirs, de tous mes sacrifices, je ne les regrette pas, car mon Amour a été Vainqueur !

Et je goûte l’agrément de voir, près de moi mon affectionné, joyeux et fier.