CHAPITRE XVI . L’IMPÈRATRICE. L’Impératrice était un noble cœur et d’une grande dignité morale. Elle avait pris pour sa part de royauté le ministère de la bienfaisance, et chaque semaine elle portait, sans se faire connaitre, ses charités dans les plus misérables demeures. Un jour même, bravant la mort sous son aspect le plus répugnant, elle visita les hôpitaux de cholériques pour relever le courage et l’espérance des malheureux décimés par le fléau. Mais elle était Espagnole et catholique, par conséquent ardente en sa foi. On l’a accusée d’avoir exercé une influence funeste sur le Gouvernement dans les affaires de Rome et au sujet de la guerre de 1870. Si j’ai pu le craindre, je n’en ai jamais eu la preuve. Que l’Empereur ait considéré la guerre avec la · Prusse comme inévitable et qu’il ait préféré qu’elle se fît de son vivant plutôt que sous le règne de son fils, c’est vraisemblable, mais la responsabilité de la déclaration de guerre appartient bien certainement au Ministère et au Corps législatif. Quant à la politique relative au Vatican, elle était commandée par la nécessité de ménager le parti catholique de France qui, déjà, le 31 mars 1849, trois ans
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