Page:Duru et Chivot - La Fille du tambour-major.djvu/39

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE DUC.

D’ailleurs, c’est un cas de force majeure… ce mariage est absolument indispensable pour mettre fin au procès qui divise nos deux vieilles branches…

BAMBINI.

Procès que vous avez perdu d’avance, avouez-le… et qui vous ruinerait de fond en comble…

LE DUC.

On ne sait pas… les avocats sont si adroits… Mais, du reste, peu importe, puisque vous glissez dans la corbeille une renonciation à toute prétention sur mes biens…

BAMBINI.

Oui, je fais cette sottise… je suis tellement amoureux.

LE DUC, vivement.

Nous ferons le mariage le plus tôt possible… (A part.) Il n’aurait qu’à changer d’avis… (Changeant de ton.) Mais, dites-moi, comme on sent bien qu’on est ici dans l’asile de la piété et du recueillement… Quel calme… quelle tranquillité… quelle sérénité…

BAMBINI.

Pas un bruit !

LE DUC.

Pas un souffle !… (On entend fredonner.) Ah ! Si… si… écoutez… il me semble que j’entends des chants sacrés…

UNE VOIX, en dehors à gauche (ténor).
En avant, Fanfan-la-Tulipe,
Mille millions d’une pipe en avant !
LE DUC.

La Tulipe… un cantique sur les fleurs… C’est drôle, je ne reconnais pas les airs…