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LES MARMITONS.
––––––Nous devons être, c’est certain,
––––––Attentifs aux coups de sonnette
––––––Et nous’accourons aux tin, tin !
––––––De la sonnette mignonnette,
–––––––––––Tin ! tin ! tin !
PONTSABLÉ, furieux, aux marmitons.
––––––Au diable ! Au diable allez-vous-en !
FAVART et MADAME FAVART, à part.
––––––Il est furieux ! c’est charmant !

Sur un geste de colère de Pontsablé, tous les marmitons se sauvent.

PONTSABLÉ, à Favart.
––––––Toi, fais donc plus attention !
FAVART.
––––––C’est mon grand zèle qui m’emporte…
PONTSABLÉ.
––––––C’est bon, reprends ta faction.
FAVART.
––––––Oui, je garderai bien la porte.
PONTSABLÉ, parlé.

Reprenons… Heureusement que j’ai du ressort… (A Madame Favart, avec feu.) Madame, ne me repoussez pas, vous ne savez pas ce que vous refuseriez… un mari, c’est un amoureux bien tiède, tandis que moi, je suis bouillant, et à toute heure du jour vous me trouverez prêt à vous prouver ma flamme.

MADAME FAVART.
––––––En amour rempli de vaillance —
––––––Dites-vous — cette flamme-là,
––––––Pendant toute votre existence,
––––––A mes yeux se rallumera !
––––––Mon époux — je le sais d’avance —
––––––Est bien moins brûlant que cela ;
––––––Entre vous, quelle différence !
PONTSABLÉ.
––––––––––Elle est immense !