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BISCOTIN.

Vous me faites beaucoup d’honneur !

COTIGNAC.

Débarrasse-toi…, Suzanne… ôte la pelisse… ta mantille…

Suzanne retire sa pelisse et sa mantille qu’elle accroche à une patère contre le mur.

BISCOTIN.

Comme elle est grande, mademoiselle… et belle maintenant…

COTIGNAC.

Elle est très-belle… c’est dans le sang des Cotignac… Voilà tout ce qui me reste de dix-sept enfants, monsieur !… Mon aîné aurait aujourd’hui trente-deux ans… il serait dans la cavalerie… (A Suzanne qui regarde au fond.) Eh bien ! mademoiselle, qu’est-ce que vous regardez là ?

SUZANNE.

Rien, papa…

BISCOTIN, à Cotignac.

Est-ce que vous êtes pour longtemps à Arras ?

COTIGNAC.

Du tout !… Je retourne au camp du maréchal de Saxe.

BISCOTIN.

Ah ! ah ! on dit que ça va chauffer par là ?…

COTIGNAC.

Je le crois… ma fille m’a fait la conduite jusqu’ici où j’ai une visite à rendre à M. de Pontsablé, le gouverneur de l’Artois.

BISCOTIN.

Tiens… vous avez affaire à notre gouverneur ?…