N’importe ! Vous présenter comme ma femme, c’était hardi, et s’il apprenait jamais qu’on s’est moqué de lui à ce point-là, savez-vous qu’il me ferait jeter en prison…
Bah !… Que pouvez-vous craindre ?… Le marquis ne quitte jamais Arras, et il n’y a que vous et moi qui connaissions cette histoire. Votre femme n’en sait rien, ni Favart non plus…
Heureusement ; car il serait capable d’en manquer toutes ses sauces…
Et ce serait dommage… car il les réussit à merveille… il a pris ses fonctions de cuisinier au sérieux… et ma foi, je trouve qu’il est superbe sous le tablier blanc et le casque à mèche…
Superbe, c’est le mot…
Je ne peux pas le regarder sans rire… (Montrant Favart qui a paru au fond, en cuisinier.) Tenez, voyez-moi un peu cette tête ?
Scène II
Elle est bonne, n’est-ce pas, la tête ?… (Entrant et prenant l’attitude d’un domestique qui attend des ordres.) Je viens prendre les ordres de monsieur. Qu’est-ce que monsieur commandera ce matin pour son déjeuner ?… (Changeant de ton