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MADAME FAVART.
- Non, non, la force m’abandonne,
- Mon sang se glace !… Je frissonne !
FAVART.
- Dompte ce ridicule effroi,
- Allons, sois homme comme moi !
- Tu le vois, je suis brave… écoute,
- Tu vas me suivre, et je vais, moi,
Montrant le théâtre.
- Sans crainte, te montrer la route.
Il s’élance vers le théâtre et monte l’escalier.
CHŒUR EN DEHORS.
- Le roi ! le roi !
- Qu’on fasse
- Place !
- Et chapeau bas devant le roi !
Favart redescend l’escalier, pâle et tremblant.
FAVART.
- Le roi !
- Tu l’as entendu, c’est le roi !
MADAME FAVART.
- C’est le roi !
Avec résolution.
- Eh bien, non ! pas d’enfantillage !
- Dans mon art, je trouve un soutien !
- Et pour me donner du courage,
- Embrasse-moi !
FAVART.
- Je le veux bien.
MADAME FAVART, montrant sa joue.
- Un gros baiser.
FAVART.
- Bien doux ! bien tendre !
MADAME FAVART.
- Qu’il sonne fort !