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IV. — La déclaration de guerre à la Russie et à la France
(31 juillet-3 août).


Nous arrivons au dénouement. Par suite de l’insécurité et de la défiance réciproque où vivaient tous les peuples d’Europe, la question de la mobilisation va se poser de nouveau avec une nouvelle acuité, et ce sera la guerre.


Le second ultimatum de l’Allemagne à la Russie. — L’Autriche n’avait encore mobilisé qu’une partie de ses troupes. Mais le 31 juillet, à la première heure, la mobilisation générale était décrétée : tous les hommes de 19 à 42 ans étaient appelés[1]. La mesure était grave. Mais, sans doute, le comte Berchtold crut pouvoir y procéder sans inconvénient ; car, la veille même, il avait été convenu entre M. Schbeko et lui qu’il n’y aurait pas lieu de considérer comme actes d’hostilité les préparatifs militaires qui pourraient être faits de part ou d’autre.

À cette nouvelle, la Russie jugea naturel de prendre les mêmes précautions. Elle savait d’ailleurs que, depuis plusieurs jours, l’Allemagne se préparait à la mobilisation : la flotte de Norvège ralliait l’Allemagne ; les réservistes avaient reçu l’ordre de ne pas s’absenter (cf. plus haut, p. 11) ; les officiers absents étaient rappelés, les propriétaires d’automobiles invités à tenir leurs voitures à la disposition de l’autorité militaire ; d’importants mouvements de troupes avaient lieu du côté du golfe de Finlande, etc. Dans ces conditions, étant donnée surtout l’extrême lenteur avec laquelle se fait la mobilisation russe, il parut impossible

  1. L. J., no 115.