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jusqu’à indigner certains journaux[1]. L’optimisme était devenu la note dominante de la presse officielle. Le 25 juillet le baron Macchio, secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères, assurait encore à M. Dumaine que l’on pouvait « compter sur un dénouement pacifique »[2].

Or, ce même jour, l’Autriche faisait remettre à Belgrade son ultimatum.


Caractère belliqueux de l’Ultimatum autrichien. — Cet ultimatum est trop connu pour qu’il soit nécessaire de le reproduire ici : nous nous bornons à en rappeler les articles essentiels.

Considérant comme établi que le meurtre de Serajevo avait été tramé à Belgrade, le Gouvernement autrichien réclamait du Gouvernement serbe un certain nombre de mesures destinées à prévenir le retour de semblables attentats.

Tout d’abord, le Gouvernement serbe devrait à la première page du Journal officiel en date du 26 juillet, publier une déclaration dont la formule lui était étroitement dictée et par laquelle il condamnait toute propagande contre l’Autriche-Hongrie, exprimait ses regrets que des fonctionnaires y eussent pris part et promettait de punir sévèrement tous ceux qui, dans l’avenir, se rendraient coupables des mêmes actes. Cette déclaration devait également être portée à la connaissance de l’armée.

De plus, il devait s’engager :

1o À supprimer toute publication dirigée contre l’Autriche ;

2o À dissoudre la société Narodna Odbrana, plus spécialement accusée de se livrer à une propagande active contre la monarchie austro-hongroise ; à confisquer ses moyens d’action et à procéder de même pour toutes les sociétés à venir qui se formeraient pour le même objet ;

3o À éliminer de l’instruction publique toute personne et

  1. L. J., no 11 et 12.
  2. L. J., no 20.