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II. — L’immunité des catholiques ne tient pas à leur état de minorité dans les pays protestants, mais à leur moindre individualisme religieux, par suite à la plus forte intégration de l’église catholique. Comment cette explication s’applique aux juifs 
 p. 154
III. — Vérification de cette explication : 1° l’immunité relative de l’Angleterre, par rapport aux autres pays protestants, liée à la plus forte intégration de l’église anglicane ; 2° l’individualisme religieux varie comme le goût du savoir ; or, a) le goût du savoir est plus prononcé chez les peuples protestants que chez les catholiques, b) le goût du savoir varie comme le suicide toutes les fois qu’il correspond à un progrès de l’individualisme religieux. Comment l’exception des juifs confirme la loi 
 p. 160
IV. — Conséquences de ce chapitre : 1° la science est le remède au mal que symptomatise le progrès des suicides, mais n’en est pas la cause ; 2° si la société religieuse préserve du suicide, c’est simplement parce qu’elle est une société fortement intégrée 
 p. 170
LE SUICIDE ÉGOÏSTE (suite)
(p. 174-232).
I. — Immunité générale des mariés telle que l’a calculée Bertillon. Inconvénients de la méthode qu’il a dû suivre. Nécessité de séparer plus complètement l’influence de l’âge et celle de l’état civil. Tableaux où cette séparation est effectuée. Lois qui s’en dégagent 
 p. 174
II. — Explication de ces lois. Le coefficient de préservation des époux ne tient pas à la sélection matrimoniale. Preuves : 1° raisons a priori ; 2° raisons de fait tirées : a) des variations du coefficient aux divers âges ; b) de l’inégale immunité dont jouissent les époux des deux sexes.
 
Cette immunité est-elle due au mariage ou à la famille ? Raisons contraires à la première hypothèse : 1° contraste entre l’état stationnaire de la nuptialité et les progrès du suicide ; 2° faible immunité des époux sans enfants ; 3° aggravation chez les épouses sans enfants 
 p. 186
III. — L’immunité légère dont jouissent les hommes mariés sans enfants est-elle due à la sélection conjugale ? Preuve contraire tirée de l’aggravation des épouses sans enfants. Comment la persistance partielle de ce coefficient chez le veuf sans enfants s’explique sans qu’on fasse intervenir la sélection conjugale. Théorie générale du veuvage 
 p. 197
IV. — Tableau récapitulatif des résultats précédents. C’est à l’action de la famille qu’est due presque toute l’immunité des époux et toute celle des épouses. Elle croît avec la densité de la famille, c’est-à-dire avec son degré d’intégration 
 p. 207