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390 LK SUICIPR. nombre qui échappent à la justice et, par conséquent, à la statis- tique. Si Ton songe que, très vraisemblablement, la femme doit déjà profiter à Tinstniction de la même indulgence dont elle bénéficie certainement au jugement, où elle est bien plus souvent acquittée que Thomme, on verra qu’en définitive l’apti- tude à l’homicide ne doit pas être très différente dans les deux sexes. On sait, au contraire, combien est grande l’immunité de la femme contre le suicide. L’influence de l’âge sur l’un et l’autre phénomène ne révèle pas de moindres différences. Suivant Ferri, l’homicide comme le suicide deviendrait plus fréquent à mesure que l’homme avance dans la vie. Il est vrai que Morselli a exprimé le senti- ment contraire W. La vérité est qu’il n’y a ni inversion ni con- cordance. Tandis que le suicide croît régulièrement jusqu’à la vieillesse, le meurtre et l’assassinat arrivent à leur apogée dès la maturité, vers 30 ou 35 ans, pour décroître ensuite^ C’est ce que montre le tableau XXXI. Il est impossible d’y apercevoir la moindre preuve ni d’une identité de nature ni d’un antago- nisme entre le suicide et les crimes de sang. Tableau XXXI Évolution comparée des meurtres, des assassinats et des suicides aux différents âges, en France (1887). SUR 400.000 HABITANTS de chaqie âge combien de Meirtres. De 16 à 21 (2)

à 25... 
à 30... 
^à40...
à 50... 

â60... Au delà AsMssmals. ,2 ,7 ,4

0,9 2 2,3

,9 15.4 15,9 11 C,5 2,5 SUR 100.000 INDIVIDUS de chaque sexe et de chaque âge combien de coicides. i Hommes.

23 30 33 50 69 91 Fennes.




(1) Op. cit., p. 333. — Dans les Acfeif du congrès de Rome, p. 205, le même auteur émet pourtant des doutes sur la réalité de cet antagonisme. (2) Les chiffres relatifs aux deux premières périodes ne sont pas, pour