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292 LE SUICIDE. la seule exception d’Argovie, se classent exactement de la aiême manière sous l’un et sous Tautre rapport. La même comparaison faite entre les départements français donne le même résultat. Les ayant classés en huit catégories d’après Timportance de leur mortalité-suicide, nous avons con- staté que les groupes, ainsi formés, se rangeaient dans le même ordre que sous le rapport des divorces et des séparations de corps : er groupe ( 5 dép.) e — (18 ). ) o - (15 .> ) e _ (19 » )

(10 » ) 

» — ( 9 .. ) o — (4 » ) o — ( 5 » ) SUICIDES pour 1 millioD. MOYENNE DES DIVORCES et séparations pour 1.000 mariages. Au-dessous de 50 De 51 à 75

à 100 
à 150 
à 200 
à 250 
à 300 

Au-dessus. ,6 2,9 5,0 5,4 7,5 8,2 10,0 12,4 Ce rapport établi, cherchons à l’expliquer. Nous ne mentionnerons que pour mémoire l’explication qu’en a sommairement proposée M. Bertillon. D’après cet auteur, le nombre des suicides et celui des divorces varient parallèle- ment parce qu’ils dépendent l’un et l’autre d’un même facteur : la fréquence plus ou moins grande des gens mal équilibrés. Eri effet, dit-il, il y a d’autant plus de divorces dans un pays qu’il y a plus d’époux insupportables. Or, ces derniers se recrutent surtout parmi les irréguliers, les individus au caractère mal fait et mal pondéré, que ce même tempérament prédispose égale- ment au suicide. Le parallélisme ne viendrait donc pas de ce que l’institution du divorce a, par elle-même, une influence sur le suicide, mais de ce que ces deux ordres de faits dérivent d’une même cause qu’ils expriment différemment. Mais c’est arbitrairement et sans preuves qu’on rattache ainsi le divorce à certaines tares psychopathiques. 11 n’y a aucune raison de