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la génération suivante en vue d’adapter celle-ci au milieu social dans lequel elle est appelée à vivre. Elles sont donc toutes des modalités diverses de cette relation fondamentale. Par conséquent, elles sont des faits d’une même espèce, elles ressortissent à une même catégorie logique ; elles peuvent donc servir d’objet à une seule et même science, qui serait la science de l’éducation.

Il n’est pas impossible d’indiquer dès maintenant, dans le seul but de préciser les idées, quelques-uns des principaux problèmes que cette science aurait à traiter.

Les pratiques éducatives ne sont pas des faits isolés les uns des autres ; mais, pour une même société, elles sont liées en un même système dont toutes les parties concourent à une même fin : c’est le système d’éducation propre à ce pays et à ce temps. Chaque peuple a le sien, comme il a son système moral, religieux, économique, etc. Mais, d’un autre côté, des peuples de même espèce, c’est-à-dire des peuples qui se ressemblent par des caractères essentiels de leur constitution, doivent pratiquer des systèmes d’éducation comparables entre eux. Les similitudes que présente leur organisation générale doivent nécessairement en entraîner d’autres, de même importance, dans leur organisation éducative. Par conséquent, on peut certainement, par comparaison, en dégageant les ressemblances et en éliminant les différences, constituer les types génériques d’éducation qui correspondent