cours de la pensée réfléchie, c’est-à-dire de la pensée éclairée par la science. Alors la culture scientifique devint indispensable, et c’est pourquoi la société la réclame de ses membres et la leur impose comme un devoir. Mais, à l’origine, tant que l’organisation sociale est très simple, très peu variée, toujours égale à elle-même, l’aveugle tradition suffit, comme l’instinct à l’animal. Dès lors, la pensée et le libre examen sont inutiles et même dangereux, puisqu’ils ne peuvent que menacer la tradition. C’est pourquoi ils sont proscrits.
Il n’en est pas autrement des qualités physiques. Que l’état du milieu social incline la conscience publique vers l’ascétisme, et l’éducation physique sera rejetée au second plan. C’est un peu ce qui s’est produit dans les écoles du moyen âge ; et cet ascétisme était nécessaire, car la seule manière de s’adapter à la rudesse de ces temps difficiles était de l’aimer. De même, suivant le courant de l’opinion, cette même éducation sera entendue dans les sens les plus différents. À Sparte, elle avait surtout pour objet d’endurcir les membres à la fatigue ; à Athènes, elle était un moyen de faire des corps beaux à la vue ; au temps de la chevalerie, on lui demandait de former des guerriers agiles et souples ; de nos jours, elle n’a plus qu’un but hygiénique, et se préoccupe surtout de contenir les dangereux effets d’une culture intellectuelle trop intense. Ainsi, même les qualités qui paraissent, au premier abord, si spontanément désirables, l’individu ne les