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d’atteindre directement : aspirations, idéaux en voie de formation, rébellions contre des institutions devenues caduques. Durkheim a, par exemple, étudié de ce point de vue les idées pédagogiques de la Renaissance et distingué, mieux qu’on ne l’avait fait avant lui, les deux grands courants qui les emportent, celui qui traverse l’œuvre de Rabelais, l’autre, tout différent, malgré leur mélange partiel, qui traverse celle d’Érasme.


Telle est, dans ses grandes lignes, l’œuvre pédagogique de Durkheim. Ce bref exposé suffit à marquer quelle est son étendue et les rapports étroits qu’elle soutient avec l’ensemble de son œuvre sociologique. Aux éducateurs, elle apporte, sur les principaux problèmes pédagogiques, une doctrine originale et vigoureuse. Pour les sociologues, elle éclaire, sur quelques points essentiels, les conceptions que Durkheim a exposées ailleurs : rapports de l’individu et de la société, rapports de la science et de la pratique, nature de la moralité, nature de l’entendement. Éducateurs ou sociologues, nombreux sont ceux qui demandent que cette œuvre pédagogique ne reste pas inédite. On s’efforcera de publier les principaux Cours.

Le petit volume que nous donnons aujourd’hui leur servira d’introduction. Nous y réimprimons les seules études pédagogiques que Durkheim ait publiées lui-même[1]. Les deux premières reproduisent les articles Éducation et Pédagogie du Nouveau dictionnaire de

  1. Mentionnons cependant : 1o l’article Enfance, dans le Dictionnaire de Pédagogie, que Durkheim a signé, en collaboration avec M. Buisson; 2o la communication sur l’Éducation sexuelle, faite à la Société française de philosophie (Bulletin), qui s’apparente surtout aux travaux de Durkheim sur la famille et le mariage.
    L’étude posthume sur l’Émile, parue dans la Revue de Métaphysique et de Morale, t. XXVI, 1919, p. 153, ne peut pas être séparée de l’étude sur Le Contrat social (même Revue, t. XXV, 1918).