Page:Durkheim - Éducation et sociologie.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

présente à l’éducateur qui travaille à la réalisation de ce type. Parmi les leçons purement psychologiques, signalons seulement celles qui traitent de l’attention ; elles témoignent de ce que Durkheim pouvait faire, quand il s’appliquait à la psychologie.

Pour assigner à l’éducation intellectuelle primaire un but déterminé, Durkheim étudie les origines de l’Enseignement primaire et recherche comment il a, en fait, pris conscience de sa nature et de son rôle propres. Il s’est développé postérieurement à l’enseignement secondaire, et s’est défini, dans quelque mesure, par opposition avec lui. C’est chez deux de ses principaux initiateurs, Comenius et Pestalozzi, que Durkheim cherche à saisir son idéal en formation. Tous deux se sont demandé comment un enseignement pouvait être à la fois encyclopédique et élémentaire, — donner une idée du tout, former un esprit juste et équilibré, c’est-à-dire capable d’appréhender le réel tout entier, sans en méconnaître aucun élément essentiel, — mais aussi s’adresser à tous les enfants sans exception, dont le plus grand nombre devra se contenter de notions sommaires, faciles à assimiler rapidement. Par l’interprétation critique des tentatives de Comenius et de Pestalozzi, Durkheim élabore sa détermination de l’idéal à réaliser. Comme la moralité, l’intellectualité requise chez le Français contemporain exige la constitution, dans l’esprit, d’un certain nombre d’aptitudes fondamentales. Durkheim les appelle des catégories, notions-mères, centres d’intelligibilité, qui sont les cadres et les outils de la pensée logique. Entendez, par catégories, non pas seulement les formes les plus abstraites de la pensée, la notion de cause ou celle de substance, mais les idées, plus riches de contenu, qui président à notre interprétation du réel, à notre interprétation actuelle : notre idée du monde physique, notre idée de la vie, notre idée de l’homme, par exemple. Ces catégories, on ne voit