humaine, dont les formes et les propriétés sont déterminables une fois pour toutes, et le problème pédagogique consistait à rechercher de quelle manière l’action éducatrice doit s’exercer sur la nature humaine ainsi définie. Sans doute, nul n’a jamais pensé que l’homme soit d’emblée, dès qu’il entre dans la vie, tout ce qu’il peut et doit être. Il est trop manifeste que l’être humain ne se constitue que progressivement, au cours d’un lent devenir qui commence à la naissance pour ne s’achever qu’à la maturité. Mais on supposait que ce devenir ne fait qu’actualiser des virtualités, que mettre au jour des énergies latentes qui existaient, toutes préformées, dans l’organisme physique et mental de l’enfant. L’éducateur n’aurait donc rien d’essentiel à ajouter à l’œuvre de la nature. Il ne créerait rien de nouveau. Son rôle se bornerait à empêcher que ces virtualités existantes ne s’atrophient par inaction, ou ne dévient de leur direction normale, ou ne se développent avec trop de lenteur. Dès lors, les conditions de temps et de lieu, l’état où se trouve le milieu social perdent tout intérêt pour la pédagogie. Puisque l’homme porte en lui-même tous les germes de son développement, c’est lui et lui seul qu’il faut observer quand on entreprend de déterminer dans quel sens et de quelle manière ce développement doit être dirigé. Ce qui importe, c’est de savoir quelles sont ses facultés natives et quelle est leur nature. Or la science qui a pour objet de décrire et d’expliquer l’homme individuel, c’est
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