l’importance de sa mission qui ne manquent point de nous faire sourire. Ceci, qui nous rappelle ce que nous avons vu si souvent en France, nous prouve une fois de plus que l’homme au fond est à peu près le même partout. Je ne sais si c’est là la réflexion que font les Japonais qui contemplent des Européens pour la première fois ; dans tous les cas, ce qui semble les étonner beaucoup c’est notre barbe, et à voir la frayeur des petites filles, qui, lorsque nous passons près d’elles, rentrent précipitamment dans les maisons, je suis certain que notre face barbue nous donne l’apparence de croquemitaines, par comparaison avec les visages rasés du Japon.
Nous restons ainsi plusieurs jours à l’état de bêtes curieuses, mais point trop importunés ; car, si la curiosité est grande, ce n’est jamais que de la curiosité. Pas le moindre signe d’hostilité ou d’éloignement ; au contraire, de la part de tous, de la politesse et des prévenances. Aussi n’est-ce point sans un serrement de cœur qu’en arrivant à Sakaï, nous découvrons au loin la pagode d’Osaca, où sera le terme de notre vovage, et, tout à fait à l’horizon, l’entrée de la mer intérieure, qui est la porte par laquelle nous allons sortir du pays. L’approche des