maintenant vides et abandonnés. Ces espaces et les environs sont peuplés de cerfs qui errent en pleine liberté ; on les voit venir, jusque dans les rues de la ville, prendre aux portes la nourriture qui leur est offerte. Nous leur présentons nous-mêmes du pain et des gâteaux, qu’ils nous mangent familièrement dans la main.
A Nara, tous les temples ne sont cependant point détruits ; il en est entre autres un fort grand, qui a gardé sa splendeur primitive. Il sert d’abri à un gigantesque Bouddha de bronze, le plus grand de tout le Japon. Ce Bouddha a cinquante pieds de haut ; il est assis, les jambes croisées sous lui, sur une énorme fleur de lotus à double rang de pétales, également en bronze. Cette fleur a les dimensions d’un cirque ; en faire le tour est un petit voyage. Le Bouddha de Kamakoura, près de Yokohama, que nous connaissons, est moins haut que celui de Nara, mais, par sa pose et son geste différents, il parait surtout beaucoup moins colossal. Qu’on ne s’imagine point du reste une statue n’ayant d’autre mérite que ses dimensions : tout au contraire, nous sommes en face d’une véritable œuvre d’art. Le colosse a la main droite étendue, relevée, les doigts en l’air, la paume