japonais sont la légèreté de main et le rendu du mouvement. Il faut croire que ce don, universel chez eux, d’une touche légère tient à leur mode d’écriture, qui exige l’usage constant du pinceau, et qui oblige, pour écrire avec élégance, à le manier d’une main à la fois preste et sûre. Rien n’égale la facilité avec laquelle le Japonais, en quelques coups de pinceau, jette sur le papier des fleurs, des oiseaux, le feuillage aérien du bambou, ou bien y fixe, en un rapide croquis, les types et les scènes de la vie populaire. Tout cela est non-seulement rapide et d’un jet, mais encore plein de vie et de mouvement. Dans les dessins et les caricatures des artistes japonais, on trouve donc tout le Japon reproduit avec son cachet propre et son sens intime. Que si, par exemple, je feuillète les quatorze volumes qui forment la partie principale de l’œuvre d’O-Kousaï, un de leurs plus grands dessinateurs, à chaque instant, dans le port, la démarche, les gestes et les grimaces des personnages, je retrouve admirablement compris, saisi et rendu, dans ce qu’il y a de particulier, le peuple que je coudoie ici dans la rue.
Le vieux Kano tient en ce moment le premier rang parmi les peintres de Yedo. On lui doit les