maître. Les paysans du pays d’Ajmir préfèrent la domination anglaise à celle d’un de leurs rajahs ! Eh bien ! cela n’étonne point. Dès qu’on a saisi ce que sont, comparés l’un à l’autre, le gouvernement d’un petit rajah et celui des Anglais, on ne peut point douter qu’il ne doive en être ainsi.
Dans les deux cas, il est vrai, les populations sont également en possession de maîtres qui ont pour première préoccupation de les tondre ; mais les Anglais s’arrangent de manière à laisser au troupeau une certaine quantité de laine, tandis que le rajah indigène tond généralement jusqu’à la peau, et même, le cas échéant, enlève la peau avec la laine. Les Anglais ont compris que, pour s’asseoir dans l’Inde, il leur fallait se faire bien venir des grandes masses de la population ; ils ont donc tout fait pour mettre les populations rurales dans une position inconnue avant eux dans l’Inde. La redevance territoriale qu’ils prélèvent est moins lourde que celle prélevée par les rajahs ; elle est régulière, répartie avec soin ; les raïots sont préservés le plus possible contre les exactions des zemindars et des talouquedars. La situation des diverses classes vis-à-vis du gouvernement et vis-à-vis les unes des autres est