vons une invitation du comissioner, campé en face de nous. M. Saunders parcourt son territoire dans toute la splendeur d’un fonctionnaire anglais, suivi d’un régiment de domestiques, d’une multitude de chameaux, de chevaux. Nous le trouvons installé dans une vaste tente avec tentures, tapis et meubles au complet. Madame Saunders accompagne son mari ; elle nous invite gracieusement à partager un excellent dîner. A table, la conversation prend tout de suite le chemin de l’Europe.
Cependant, après avoir causé de l’Europe, il faut bien, de détour en détour, en revenir à l’Inde, et finir même par se retrouver à Kishengouhr. M. Saunders nous apprend alors qu’il est venu jusqu’à Kishengouhr pour avoir une entrevue avec le rajah. Il s’agit d’une rectification de frontière. Le rajah revendique comme lui appartenant certains villages qui sont aujourd’hui compris dans le territoire d’Ajmir, et qui, comme tels, sont sous l’administration directe des Anglais. Il est vrai que les habitants des villages opposent la plus vive résistance aux prétentions du rajah ; ils sont venus trouver le comissioner, ils pétitionnent et envoient supplique sur supplique pour ne point changer de