reçus par le premier ministre Sayad Mohamed Hosaïn. On nous installe sur ses ordres à Martibagh, à deux milles en dehors de la ville. C’est un grand jardin avec plusieurs pavillons servant de résidence d’été. Le jardin est planté d’orangers, de manguiers, au centre et dans les allées on a creusé des bassins et des canaux revêtus de marbre où l’eau circule et du milieu desquels s’élancent des jets d’eau ; cela a été disposé à l’imitation des jardins d’Agra et Delhi. Il y a eu une époque en Europe où les princes se bâtissaient des châteaux à l’image de Versailles ; dans l’Inde ce sont les palais et les jardins du Grand Mogol qu’autrefois les rajahs ont pris pour modèle.
Nous occupons dans le jardin le pavillon principal situé au fond. Nous n’avons plus ici, comme dans la résidence de ville du rajah, un entassement de bric-à-brac européen ; les deux grandes pièces du pavillon sont décorées dans le goût purement oriental. Il n’y a point de meubles, tout le luxe réside dans les tapis et dans les peintures des murailles. Dans l’une des salles on a retracé sur les murs, à la détrempe, toutes sortes de compositions où figurent les divinités du panthéon brahmanique avec leurs formes monstrueuses et leur type moitié