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part que le souverain bâtit de toutes pièces avec faste et splendeur. Autour des édifices princiers s’élève la ville proprement dite, et celle-ci n’est guère composée que de baraques ou de cabanes en boue, en bois, en mauvaises pierres. Tout cela, rapidement construit, tombe presque aussi vite en ruine si on l’abandonne.

Akbar avait placé son palais d’Agra sur le bord de la Jumma, au centre d’une forteresse avec hautes murailles en pierres rouges, créneaux et mâchicoulis. Le palais d’Akbar à Agra, de même que celui qu’il avait précédemment construit à Futehpore-Sikri, se composait d’un assemblage assez singulier de pièces et de morceaux. Akbar était un esprit curieux, épris de la recherche : il aimait à combiner les idées et les systèmes. On montre encore à Futehpore-Sikri la salle où il s’entretenait avec les savants et les philosophes de son temps. C’était un très-mauvais mahométan ; il étendait une égale tolérance à toutes les religions de ses États ; il avait même fini par inventer une nouvelle religion à lui, qui était devenue la religion de sa cour. Akbar aimait assez, paraît-il, à faire pour l’architecture ce qu’il faisait pour les idées, à réunir des systèmes divers, et