toutes sortes d’inégalités d’essence d’homme à homme. Dans l’ordre intellectuel, il n’a aucune idée définie de lois connues comme réglant les forces de la nature. Celles-ci sont personnifiées par des divinités bizarres qui dans leur caprice décident arbitrairement des choses de l’homme ; aussi la religion n’est-elle qu’un grossier paganisme qui pèse d’un poids écrasant sur l’esprit pour le tenir abaissé. Le seul côté, avec celui de la métaphysique, par où l’intelligence hindoue ait jeté à ses débuts un vif éclat, est celui de la poésie. Mais l’ère de la grande prose et de la poésie de nature réfléchie n’est pas venue dans les temps modernes après celle de la poésie primitive, et l’ancienne Inde, avec ses hymnes védiques et ses épopées, représente un ordre de culture analogue à ce qu’était celui de la Grèce alors qu’elle n’avait encore produit que les hymnes orphiques et les poèmes homériques.
Du côté du développement matériel, l’Inde a le même caractère qu’elle a dans l’ordre moral : tout est rudimentaire. L’Hindou n’a guère appris à se vêtir ; il est de tous les hommes resté le plus imparfaitement nourri ; chez lui, les arts utiles, l’industrie, l’agriculture, n’ont reçu aucun perfectionne-