premier rang. Les Mahrattes n’étaient cependant point parvenus à fonder un empire véritablement stable, comme l’avaient fait les Mongols, et leur suprématie était restée des plus disputées.
Au moment où commença la conquête anglaise, aucune grande force capable de dominer absolument le pays et de s’y établir ne se trouvait donc exister. Une lutte sans fin et des guerres perpétuelles entre des puissances tant mahométanes que d’ancienne race hindoue entretenaient partout l’instabilité. C’était l’anarchie, la division irrémédiable, fruit de la décomposition politique, que les Anglais trouvaient dans l’Inde, et, aussitôt arrivés, ils étaient devenus la seule force capable de dominer successivement toutes les autres et de les absorber.
Si la conquête mahométane, avec les conséquences qui s’en étaient suivies, était le grand fait d’où découlait l’état politique du pays, on peut supposer que son état moral découlait d’un autre fait non moins capital, la disparition, vers le vie siècle de notre ère, du bouddhisme, par suite du rétablissement de l’ancienne religion brahmanique. Le bouddhisme occupe vis-à-vis du brahmanisme une position analogue à celle du christia-