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sont des monolithes extérieurs. On a alors profité d’un rocher isolé et d’une grosseur suffisante, qu’on a équarri et taillé en tous sens, et dont on a tiré d’une seule pièce un monument complet avec tous les détails de l’architecture et de la sculpture. C’est le système des grands Bouddhas monolithes de Ceylan, étendu à l’architecture.

Madras est une ville informe. Il ne semble pas qu’aucun plan y ait jamais présidé à l’agencement de quoi que ce soit. Les maisons habitées par les Européens sont éparses au milieu d’une sorte de bois, et c’est déjà une course que de passer de l’une à l’autre ; c’est tout à fait un voyage que de se rendre de la ville où l’on réside à la ville où, le jour, se font les affaires. On ne va de l’une à l’autre qu’en traversant le vaste espace vide et nu qui sert d’esplanade au fort Saint-Georges. Il y a la mer, puis une rivière ; mais on a bâti la ville de telle façon qu’on ne les voit point. Les monuments et les maisons sont d’un style encore plus laid que dans les autres villes d’Asie bâties par les Anglais ; et Dieu sait ce que cela veut dire !

Madras est une de ces villes qui se sont faites à l’aveugle et où les quartiers se sont ajoutés les uns