tage de jouir, sans empêchement, de la vue de la mer et des arbres, et s’il faut faire sa toilette en public, cela n’a rien d’embarrassant au milieu d’indigènes dont c’est là la coutume générale.
Notre chattrom se trouve situe à l’extrémité de la petite ville de Ramisseram, à une faible distance du temple qui donne à l’île sa célébrité et à la ville sa raison d’être. Ce temple est l’un des plus fréquentés de l’Inde. Il est consacré à Siva. Les pèlerins y affluent, apportant sur leur dos, à travers toute la péninsule, de l’eau du Gange. Les brahmanes versent cette eau sur les images sacrées des linghams, qui passent pour avoir été taillés et mis là par Rama lui-même. L’eau est ensuite recueillie et vendue un très-haut prix, comme ayant acquis par ce contact des propriétés merveilleuses.
Le sanctuaire où se font ces opérations est interdit aux gens de basse caste, et naturellement aux Européens, qui n’ont point de caste du tout. C’est un réduit obscur au centre des constructions. Nous nous consolons facilement de ne point y être admis, du moment qu’on nous promène dans les vastes galeries qui entourent le temple et en constituent la plus belle partie. On nous y donne pour guide un