riz. Nous les rencontrons, sur le midi ou vers le soir, groupés sur les bords d’un ruisseau ou d’une flaque d’eau, ayant allumé des feux et faisant cuire leur riz. Les détails de la vie ici sont peu compliqués. Le riz mêlé au piment avalé avec quelques gorgées d’eau, toute la bande se remet en marche, le sac sur la tête, ou, si c’est le soir, s’étend au beau milieu de la route, sans autres couvertures que quelques pièces de cotonnade, qui forment au clair de lune comme autant de taches de neige.
Tout cependant a un terme. À force de cheminer dans la forêt, nous finissons par en sortir et par nous trouver sur la plage sablonneuse qui, du côté de Manar, forme le littoral. Manar est située sur l’île du même nom, séparée de Ceylan par une lagune que nous franchissons moitié à gué, moitié en bateau, ayant laissé sur la rive cingalaise les bœufs et les bouviers qui, pendant dix-sept jours, nous ont voiturés à travers les bois de l’intérieur.
La pêche des perles se fait d’ordinaire dans le voisinage de Manar : elle eût été pour nous un spectacle curieux ; malheureusement elle a cessé depuis plusieurs années. Il paraît que l’huître perlière, plus capricieuse et moins sédentaire que l’huître comes-