corvée, mais en la régiementant ; ils l’ont strictement limitée à un jour par semaine, et tandis que les anciens chefs en gaspillaient l’emploi, ils l’ont appliquée à des travaux qui ont contribué à développer la richesse publique. C’est avec la corvée qu’ils ont couvert le pays de routes et qu’ils font aujourd’hui de grands travaux d’irrigation.
Comme résultat du système hollandais, Java a vu sa population passer, de 5 millions en 1820, à 13 millions en 1863 et à 16 millions en 1870 ; l’étendue des terres mises en culture partout s’accroître, un certain bien-être devenir général : de telle sorte que, tout considéré, on ne peut nier que la domination hollandaise ne soit un véritable bienfait pour ceux auxquels elle s’applique.
Quoi qu’il en soit, le système colonial de Java est si peu en harmonie avec les notions de gouvernement qui prédominent chez les nations européennes, qu’il est impossible de l’accepter autrement que comme un système né de circonstances particulières et que comme un ordre de choses transitoire. Que l’État s’arroge la direction des cultures de tout un peuple, qu’il s’attribue le monopole du commerce des produits du sol, ce sont des procédés