forme politique de la société conquise, dans l’ordre moral ils ont tout laissé intact. Ils n’ont nulle part fait pénétrer leur langue, ce sont eux qui apprennent les langues indigènes, et le malais est la langue commune qui sert ici aux rapports de l’Européen et de l’Asiatique. Les Hollandais n’ont surtout rien changé à la religion, aux mœurs et aux idées des indigènes, et, si l’on y regarde de près, ce sont eux encore qui, pour les habitudes et la manière de vivre, plutôt que de donner, ont emprunté.
On comprend que conservant tant de choses, ils aient surtout tenu a conserver tout ce qui permettait de recueillir les bénéfices de la conquête. Les Hollandais trouvaient dans le régime appliqué de temps immémorial par les chefs indigènes des facilités très-grandes pour accaparer les richesses de l’île. Cela a été non-seulement conservé, mais encore systématisé, perfectionné, et, parvenu à complet développement, a abouti en 1830, dans les mains du général Van den Bosch, au système colonial qui existe encore.
La terre à Java, en théorie, appartenait aux sultans ; en fait, elle était la propriété collective de la dessa ou commune. Les terres à riz de la dessa devaient être périodiquement divisées et réparties pour