Aujourd’hui encore, quelque complète que soit devenue leur suprématie, si avant qu’ait pénétré leur gouvernement, l’un et l’autre n’en ont pas moins gardé leur caractère des premiers jours. La machine gouvernementale est ainsi restée un singulier mélange d’éléments européens et indigènes. Il y a toujours comme deux rouages superposés : au sommet, le gouverneur général hollandais, assisté d’un conseil ; par-dessous, toutes sortes d’anciens princes conservés avec leurs titres et des prérogatives diverses. De ces princes, il y en a encore partout dans les îles : à Java, Madura, Bali, Célèbes, Sumatra, Bornéo. Puis vient l’organisation pour les pays administrés directement, toujours à double rouage, européen et asiatique. Au sommet de la province, qui prend ici le nom de résidence, le résident hollandais ; à côté de lui et sous lui, des régents indigènes. Le résident a encore sous ses ordres des assistants-résidents et des contrôleurs hollandais stationnés sur les divers points de sa résidence, et le régent indigène a de son côté, échelonnés par-dessous lui, dans sa régence, des védonos, cheÈ de district, et des mantris, chefs de village.
Si les Hollandais ont laissé subsister en partie la