ouayants très-précieux. Ce sont des figures de deux pieds de haut environ, faites d’un cuir taillé très-délicatement et découpé à jour ; les figures sont en outre peintes et dorées avec art. Un jeu pareil à celui du régent coûterait une très-grosse somme. Par-derrière le panneau est accroupi l’impresario, le dalang, comme les Javanais l’appellent. Il a, rangée à sa droite et à sa gauche, toute la série des marionnettes qu’il produira pendant la soirée. La musique ayant commencé à faire entendre en sourdine une sorte d’accompagnement continu, notre dalang se met à l’œuvre. Il prend une figure et la pique, par le pied, sur une tige de bananier disposée à cet effet derrière la toile ; il prend une seconde figure et la pique face à face avec la première, puis il les met toutes les deux eu conversation. Les marionnettes restent tout le temps immobiles sur la tige de bananier, seuls les bras sont articulés, et quand une figure prend la parole, le dalang, qui parle pour elle, les lui tient en mouvement.
Les ombres qui se détachent à tour de rôle sur la toile sont fort originales avec leur profil fuyant, leur nez d’oiseau et les étranges coiffures que le