Chine la corruption et l’esprit de rapine. Comme règle, point de mobile élevé, nul souci du bien général ou de l’intérêt de l’État, mais la préoccupation de faire fortune et de s’agrandir personnellement, et, pour arriver à cette double fin, le recours à tous les moyens. Or, comme de la base au sommet l’échelle administrative est remplie de gens ayant le même esprit et les mêmes appétits, et ne subissant d’autre contrôle que celui qu’il leur plaît d’exercer les uns sur les autres, on comprend que le corps des gouvernants soit en son entier rapace et corrompu. Aussi les fruits que porte cette centralisation administrative chinoise sont-ils bien connus : une atonie générale du corps politique, un affaiblissement complet de la machine gouvernementale, nulle impulsion ni d’en haut ni d’en bas, l’empire sans force contre ses ennemis du dehors et du dedans, et alors l’immobilité devenant l’unique règle d’un gouvernement trop vieux pour se rajeunir et trop faible pour se transformer.
Être immobile au dedans et vis-à-vis du dehors, voilà en effet depuis des siècles en quoi se résument tous les efforts de la Chine, et en cela la Chine a réussi, si bien réussi qu’on peut dire que l’immo-