accepter, et d’autre sort que celui de tout subir.
L’empire chinois est donc une de ces formes politiques où l’absolutisme le plus complet s’exerce dans une société démocratique, et, quand on l’étudie, on ne peut s’empêcher de reconnaître combien est grande cette vérité, si bien mise en lumière par Tocqueville, que la liberté et l’activité politiques sont plus nécessaires avec l’état social démocratique qu’avec tout autre. Quel est en effet le spectacle que présente la Chine ? Celui d’une population inerte, subissant passivement son gouvernement et son administration sans leur prêter aide ou concours. Chaque homme reste enfermé à perpétuité dans la sphère des intérêts domestiques. Tout ce qui, dans pays libres, rattache l’individu à ses semblables et à la patrie, manque absolument, et comme conséquence, tout ce qui s’appelle patriotisme, sentiment de l’honneur, vertus publiques, manque également.
Si la masse gouvernée despotiquement a les vices des populations tenues en servitude, ceux qui la gouvernent ont de leur côté les vices qu’engendre la possession d’un pouvoir sans contrôle. A tous les degrés de l’échelle administrative on trouve en