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dénudés par l’hiver, les grand’routes avec les ormeaux ébranchés et les haies qui les bordent, les chemins rustiques qui s’enfoncent sous les arbres touffus. Il aime les maisons de village avec les jardins qui les entourent, les cours de ferme avec les animaux de labour, les mares où barbotent les oies et les canards. L’homme qu’il introduit dans ses tableaux est de préférence le paysan rustique et le laboureur calleux.

Les toiles de Pissarro communiquent au plus haut degré la sensation de l’espace et de la solitude, il s’en dégage une impression de mélancolie.

Il est vrai qu’on vous dira que Pissarro a commis contre le goût d’impardonnables attentats. Imaginez-vous qu’il s’est abaissé à peindre des choux et des salades, je crois même aussi des artichauts. Oui, en peignant les maisons de certains villages, il a