Page:Duret - Critique d’avant-garde, 1885.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

simplement ses devanciers, mais s’il montre de la similitude et de la parenté avec eux par les procédés de la touche et la coupe de ses toiles, il n’en est pas moins indépendant par sa manière de sentir et d’interpréter la nature. Il est Impressionniste enfin par ses procédés de coloris. Pendant que j’écris ceci, j’ai sous les yeux une toile de Sisley, une vue de Noisy-le-Grand, et, horreur ! j’y découvre justement ce ton lilas qui, à lui seul a la puissance d’indigner le public au moins autant que toutes les autres monstruosités réunies qu’on attribue aux Impressionnistes. Le ciel couvert laisse tomber une lumière tamisée, qui teint les objets d’un ton général gris-lilas-violet. Les ombres sont transparentes et légères. Le tableau est peint sur nature et l’effet que le peintre reproduit est certes d'une parfaite vérité. Mais il est certain aussi que