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L’hiver est venu, l’Impressionniste peint de la neige. Il voit qu’au soleil les ombres portées sur la neige sont bleues, il peint sans hésiter des ombres bleues. Alors le public rit tout à fait.

Certains terrains argileux des campagnes revêtent des apparences lilas, l’Impressionniste peint des paysages lilas. Alors le public commence à s’indigner.

Par le soleil d’été, aux reflets du feuillage vert, la peau et les vêtements prennent une teinte violette, l’Impressionniste peint des personnages sous bois violets. Alors le public se déchaîne absolument, les critiques montrent le poing, traitent le peintre de « communard » et de scélérat.

Le malheureux Impressionniste a beau protester de sa parfaite sincérité, déclarer qu’il ne reproduit que ce qu’il voit, qu’il reste fidèle à la nature, le public et les cri-