Page:Duret - Critique d’avant-garde, 1885.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

atténuées, se noyant dans une demi-teinte générale.

Lorsqu’on a eu sous les yeux des images japonaises, sur lesquelles s’étalaient côte à côte les tons les plus tranchés et les plus aigus, on a enfin compris qu’il y avait, pour reproduire certains effets de la nature qu’on avait négligés ou crus impossibles à rendre jusqu’à ce jour, des procédés nouveaux qu’il était bon d’essayer. Car ces images japonaises que tant de gens n’avaient d’abord voulu prendre que pour un bariolage, sont d’une fidélité frappante. Qu’on demande à ceux qui ont visité le Japon. A chaque instant, pour ma part, il m’arrive de retrouver, sur un évantail ou dans un album la sensation exacte des scènes et du paysage que j’ai vus au Japon. Je regarde un album japonais et je dis : Oui, c’est bien comme cela que m’est apparu le Japon ; c’est bien