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Eh bien ! quoi ? prétendez-vous, parce que vous êtes réunis quelques douzaines, faire revenir le public de son opinion ? — Vous l’avez dit ! avec le temps nous avons cette prétention.

On a discuté longuement pour savoir jusqu’à quel point le public était capable de juger par lui-même les œuvres d’art. On peut concéder qu’il est apte à sentir et à goûter, lorsqu’il est en présence de formes acceptées et de procédés traditionnels. Le déchiffrement est fait, tout le monde peut lire et comprendre. Mais s’il s’agit d’idées nouvelles, de manières de sentir originales, si la forme dont s’enveloppent les idées, si le moule que prennent les œuvres sont également neufs et personnels, alors l’inaptitude du grand public à comprendre et à saisir d’emblée est certaine et absolue.

La peinture qui, pour être comprise, de-