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jourd’hui une église, notre nombre s’accroît, nous faisons des prosélytes. Et même je vous assure qu’on se trouve en fort bonne compagnie dans notre société. Il y a d’abord des critiques tels que Burty, Castagnary, Chesneau, Duranty qui n’ont jamais passé dans le monde des arts pour de mauvais juges, puis des littérateurs comme Alphonse Daudet, d’Hervilly, Zola ; enfin des collectionneurs. Car — ici il faut que le public qui rit si fort en regardant les Impressionnistes, s’étonne encore davantage ! — cette peinture s’achète. Il est vrai qu’elle n’enrichit point ses auteurs suffisamment pour leur permettre de se construire des hôtels, mais enfin elle s’achète. Des hommes qui ont autrefois fait leurs preuves de goût en réunissant des Delacroix, des Corot, des Courbet se forment aujourd’hui des collections d’impressionnistes dont ils se délectent.