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monde, mais qu’avant tout ils cherchaient le tapage pour ameuter la foule. En somme, les Impressionnistes acquirent à leur exposition la réputation des gens dévoyés, et les plaisanteries que la critique, la caricature et le théâtre continuent à déverser sur eux prouvent que cette opinion persiste.

Que si on se hasarde à dire : « Vous savez ! il est pourtant des amateurs qui les apprécient », alors l’étonnement grandit. Ce ne peuvent être, répond-on, que des excentriques. La candeur m’oblige à déclarer que cette épithète me revient au premier chef. Oui, j’aime et j’admire l’art des Impressionnistes, et j’ai justement pris la plume pour expliquer les raisons de mon goût.

Cependant, que le lecteur n’aille point croire que je sois un enthousiaste isolé. Je ne suis point seul. Nous avons d’abord formé une petite secte, nous constituons au-