Page:Duret - Critique d’avant-garde, 1885.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je prends comme type, parmi le groupe impressionniste, M. Claude Monet pour le paysage, et M. Renoir pour la figure. Chez le premier je trouve notés les aspects les plus variés et les plus fugitifs que peuvent revêtir le ciel, les eaux et les champs ; chez le second, toutes les nuances dont est susceptible la figure humaine, tous les reflets que le jeu de la lumière peut faire courir sur les vêtements ou les chairs. Tous les deux obtiennent leurs effets, au moyen d’une touche large et personnelle et en juxtaposant sur la toile les tons tranchés que le coup d’œil jeté sur la scène naturelle leur a réellement donné. Je ne suis plus ici en face de paysages enveloppés d’ombres opaques, qui n’ont jamais existé en plein air ; je n’ai plus à contempler de pauvres figures pâlottes, se détachant à peine, dans leur tristesse, sur des fonds