Page:Duret - Critique d’avant-garde, 1885.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ébauche. Le lendemain, revenu sur les lieux, il ajoute à la première esquisse, et les détails s’accentuent, les contours se précisent. Il procède ainsi plus ou moins longtemps jusqu’à ce que le tableau le satisfasse.

Par ce système de peinture directe en face de la scène vue, Claude Monet a été tout naturellement amené à tenir compte d’effets négligés de ses devanciers. Les impressions fugitives, autrefois ressenties par le paysagiste faisant un croquis en plein air, mais perdues dans la transformation du croquis en un tableau à l’atelier, sont au contraire devenues saisissables pour l’artiste qui, peignant sa toile en plein air, peut fixer rapidement l’effet le plus éphémère et le plus délicat, au moment même où il se produit devant lui. Aussi Monet est-il parvenu à rendre tous les jeux de la lumière et les moindres reflets de l’air ambiant, il a repro-